EN BREF
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Les services de l’État, représentant 2,5 millions d’agents publics, prennent un rôle essentiel dans la transition écologique au sein du dispositif Services publics écoresponsables (SPE). Sous la bannière de France Nation verte, cet effort s’articule autour de cinq enjeux principaux : le climat, la biodiversité, l’adaptation, les ressources et la santé.
Depuis 2022, le cadre de cette initiative permet de servir de modèle pour des pratiques écoresponsables efficaces. Le plan de transformation écologique de l’État fixe des objectifs mesurables, tels que la réduction de 22 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2027 et la réduction de 25 % des consommations énergétiques des bâtiments.
La circulaire SPE, signée en novembre 2023, met en place 15 engagements concrets pour aller vers une meilleure gestion des ressources, une plus grande durabilité des achats publics et une optimisation des déplacements, ce qui témoigne de l’ambition de l’État à s’engager vers une écoresponsabilité exemplaire.
Face aux urgences environnementales, l’État français a engagé une ambitieuse politique de transformation écologique de ses services publics, visant à inscrire l’écoresponsabilité au cœur de leur fonctionnement. Cette initiative, développée dans le cadre du dispositif Services publics écoresponsables (SPE), s’articule autour de divers objectifs mesurables ayant trait à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, à la gestion durable des ressources, à l’amélioration de la qualité de l’air et à la protection de la biodiversité. Cet article explore les différentes facettes de cet engagement et les mesures mises en place pour en assurer sa mise en œuvre efficace.
Un besoin urgent de transformation écologique
Alors que les changements climatiques et leurs conséquences sur la biodiversité deviennent de plus en plus pressants, il est crucial que les services publics, représentant environ 2,5 millions d’agents, jouent un rôle de leadership dans la transition écologique. L’État, en tant qu’employeur majeur, peut influencer significativement les comportements écologiques non seulement à travers ses politiques internes, mais aussi en inspirant le secteur privé et la population. La planification écologique sous l’égide de France Nation verte représente une réponse structurée face à ce défi, en organisant des actions autour de cinq grands axes : le climat, la biodiversité, l’adaptation, les ressources et la santé.
Les objectifs stratégiques du plan de transformation écologique de l’État
Le plan de transformation écologique de l’État établit des objectifs clairs qui visent notamment une réduction de 22 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2027, ainsi qu’une diminution de 25 % de la consommation énergétique des bâtiments. En parallèle, l’État s’engage à économiser 3,3 millions de m3 d’eau et à labelliser 300 préfectures et sous-préfectures comme « refuges biodiversité ». Ces ambitions illustrent une volonté forte de rendre l’État exemplaire en matière d’écologie.
Les engagements concrets de la circulaire SPE
La circulaire Services publics écoresponsables, signée le 21 novembre 2023, fixe 15 engagements précis pour garantir la transformation écologique des services de l’État. Parmi ceux-ci, deux mesures transversales sont particulièrement significatives : la formation à la transition écologique des agents et la mise en place d’un suivi des émissions de gaz à effet de serre. Un outil interministériel, « État Bas Carbone », a été conçu pour aider à établir des bilans d’émissions, un pas essentiel vers une gestion responsable des ressources.
Former les agents à la transition écologique
Pour réussir cette transformation, il est impératif de former non seulement les cadres dirigeants, mais aussi l’ensemble des agents publics. Une sensibilisation et un apprentissage permanents sont donc prévus dans le cadre du dispositif SPE, garantissant que chaque acteur soit équipé pour intégrer les enjeux écologiques dans son quotidien professionnel.
Suivre les émissions de gaz à effet de serre
Le suivi des émissions de gaz à effet de serre est un autre pilier de cette initiative. Un bilan de ces émissions sera réalisé tous les trois ans, permettant de définir un diagnostic et un plan de transition. Cela renforcera non seulement la transparence, mais permettra aussi d’ajuster les actions menées en fonction des résultats obtenus.
Améliorer la mobilité des agents publics
Les transports représentent un enjeu majeur en matière d’émissions de GES, le secteur étant le premier émetteur en France. À cet égard, des mesures ont été mises en place pour réduire et verdir les déplacements domicile-travail des agents. Cela passe par le développement du télétravail, le covoiturage et l’utilisation accrue des transports collectifs, ainsi que par un effort pour décarboner la flotte automobile de l’État.
Réduire et verdir les déplacements
Les actions à entreprendre pour réduire les déplacements comprennent la mise en place de plans de mobilité durable, l’encouragement du télétravail et le déploiement de solutions de covoiturage. L’État incite également à utiliser le vélo, en offrant des infrastructures adaptées, et promeut le développement de la visioconférence pour diminuer les déplacements professionnels.
Consommation responsable et réduction des déchets
Un autre aspect central de cette transformation écologique est la réduction de la consommation et des déchets. L’État a un rôle crucial à jouer en tant qu’acheteur public, en s’engageant à privilégier des achats durables et responsables. Les achats publics doivent systématiquement intégrer des critères environnementaux, visant à diminuer l’empreinte carbone et à favoriser une économie circulaire.
Acheter local et responsable
L’État s’engage à maximiser les achats de produits locaux et durables, en intégrant des critères écologiques et sociaux lors de la passation de contrats. Cette démarche vise également à respecter les obligations de tri à la source et à encourager l’usage de produits réutilisés ou recyclés.
Limiter les déchets produits
Des actions concrètes seront mises en œuvre pour limiter la production de déchets, notamment par la mise en place de la consigne pour les contenants, la promotion de la réparation et le réemploi de matériel. L’objectif est de passer d’une logique de consommation linéaire à une approche plus circulaire, où les déchets sont valorisés plutôt que mis au rebut.
Nourrir de façon responsable
L’amélioration des pratiques alimentaires dans la restauration publique constitue un autre axe de la transformation. Encourager une alimentation plus saine et plus respectueuse de l’environnement est primordial dans ce contexte. L’État s’attachera à promouvoir des produits bio et à réduire le gaspillage alimentaire au sein des cantines et des services de restauration collective.
Offre végétarienne et bio dans la restauration collective
Chaque établissement public devra garantir une offre quotidienne de repas végétariens et promouvoir l’approvisionnement en produits biologiques et locaux. Cela inclut aussi des mesures contre le gaspillage alimentaire, nécessitant une initiative collective de diagnostics et de luttes contre le gaspillage dans les cuisines.
Gérer efficacement les bâtiments de l’État
La gestion des bâtiments publics, qui représentent une part significative de la consommation d’énergie de l’État, est également au cœur des préoccupations écologiques. La mise en place d’une stratégie de rénovation efficace et l’optimisation des espaces occupés sont des pistes à explorer pour réduire les consommations énergétiques.
Stratégie de rénovation énergétique
Il s’agira de concevoir et mettre en œuvre une stratégie de rénovation des bâtiments immobiliers de l’État, axée sur l’amélioration de l’efficacité énergétique, avec des travaux visant à diminuer les émissions de carbone. L’objectif est d’intégrer des technologies renouvelables et des solutions passives dans le secteur des bâtiments publics.
Protéger les écosystèmes et gérer les ressources en eau
La protection de la biodiversité ainsi que la gestion de la ressource en eau sont des priorités dans le cadre des nouvelles pratiques écoresponsables. Un engagement fort est pris pour préserver les milieux naturels et réduire la consommation d’eau au sein des infrastructures publiques.
Gestion durable des espaces verts et prévention des pollutions
L’usage de produits phytopharmaceutiques est strictement prohibé dans l’entretien des espaces verts publics pour favoriser une biodiversité locale. En parallèle, l’État encouragera les démarches de renaturation et d’aménagement respectueux des écosystèmes.
Réduire la consommation d’eau
Avec une consommation proche de 22 millions de m3 d’eau en 2019, l’État s’engage à prévoir des projets de récupération et de réutilisation des eaux, avec un accent particulier sur la sensibilisation des agents aux pratiques économes.
Construire une communauté d’agents engagés
Pour mener à bien cette transformation, il est essentiel de mobiliser tous les acteurs au sein des services publics. Chaque ministère et préfecture de région nomme un Responsable Services publics écoresponsables afin de canaliser les initiatives, d’évaluer les actions mises en œuvre et de créer un réseau d’agents engagés autour de cette cause.
Un espace d’échanges et de partage
La communauté SPE bénéficie d’une plateforme d’échanges, OSMOSE, qui permet de partager les outils, bonnes pratiques et résultats obtenus. Cela favorise l’apprentissage collectif et l’amélioration continue des processus engagés.
Sensibilisation et formation continue des agents
Des campagnes de sensibilisation et un programme de formation continu sont prévus pour tous les agents, avec un objectif ambitieux de former 25 000 cadres de la fonction publique d’État d’ici 2025. Cela soulignera l’importance de la responsabilité individuelle dans le cadre des actions collectives de l’État.
Témoignages sur l’initiative de l’État pour une transformation écologique des services publics
« En tant qu’agent public, je suis fier d’être au cœur de la transformation écologique des services publics. Grâce aux 15 engagements de la circulaire Services publics écoresponsables, nous avons désormais une feuille de route claire pour réduire notre impact sur l’environnement. La formation à la transition écologique est impérative et je me sens enfin équipé pour agir de manière responsable dans ma fonction quotidienne. »
« La sensibilisation des agents aux enjeux de l’écoresponsabilité a été réellement stimulante. Les mesures comme la réduction des déplacements professionnels ou l’encouragement au télétravail permettent de concilier efficacité et sobriété énergétique. J’encourage mes collègues à s’engager pleinement dans cette initiative, car chaque petit geste compte. »
« Je constate déjà des changements notables dans notre administration. Les efforts pour verdir les déplacements et réduire les consommations énergétiques des bâtiments commencent à porter leurs fruits. Les agents se montrent plus attentifs aux choix de consommation et aux pratiques durables, ce qui témoigne d’une véritable évolution de nos mentalités. »
« La création d’outils comme « État Bas Carbone » est un pas décisif vers un meilleur suivi des émissions de gaz à effet de serre. Nous avons non seulement la responsabilité de mesurer notre empreinte carbone, mais également la capacité de proposer des solutions innovantes pour la réduire. La transformation est en marche, et chaque effort individuel s’inscrit dans un effort collectif. »
« L’engagement de l’État à labelliser nos préfectures et sous-préfectures « refuges biodiversité » est un projet qui me passionne. Cela montre que notre administration peut aussi être un acteur clé dans la préservation de notre biodiversité. Je suis enthousiasmé de voir nos efforts portés à une échelle plus vaste, au service de notre écosystème commun. »
« Le plan de transformation va au-delà de simples engagements : il s’agit d’une révolution culturelle au sein de notre administration. Chaque agent a un rôle à jouer dans la quête d’une consommation plus responsable et d’une gestion optimisée des ressources. L’initiative nous pousse à penser différemment et à agir en tant que citoyens conscients. »
« Écouter les préoccupations des agents et impliquer chacun dans cette démarche de transformation est essentiel pour nous. J’apprécie que l’État ait mis en place des actions de sensibilisation et des formations. Cela contribue à favoriser un climat de travail où l’écoresponsabilité est devenue une valeur partagée par tous. »